LA NAISSANCE D’UNE NOUVELLE LIGNE
La prestigieuse montre ovale à aiguilles télescopiques, une création des deux anglais Verdon et Stedman, est une pure merveille de l’horlogerie qui est passée par les ateliers de restauration de la marque fleurisanne en 1997. Cette pièce a marqué les esprits, tant par sa forme elliptique enchanteresse que par la magie de sa complication. Ses deux aiguilles télescopiques suivent les contours du boîtier, s’allongeant et se raccourcissant au gré de l’ellipse, et s’approchent au plus près des chiffres comme pour nous présenter l’heure. Grâce à la subtilité de cette complication dite pantographe, la pièce semble être mue par une vie propre qui nous explique les mystères du temps.
Cette nouvelle ligne ovale et la maîtrise de la prestigieuse complication pantographe illustrent deux caractéristiques majeures qui sont propres à Parmigiani Fleurier.
D’une part l’indépendance complète de la marque du fait de son appareil de production verticalisé. Cela garantit en d’autres termes, le potentiel de recréer les composants d’une haute complication réellement unique, la capacité de manufacturer les formes les plus originales.
D’autre part, cela souligne une fois encore le lien indéfectible de Parmigiani Fleurier avec la Restauration. Les merveilles horlogères de nos pères sont un biais de connaissance et d’apprentissage, elles enseignent une exigence de bienfacture et constituent enfin une source d’inspiration intarissable pour les œuvres du présent. A l’image de la montre ovale et son interprétation aujourd’hui, la restauration chez Parmigiani Fleurier est ce dialogue constant entre l’excellence du passé et la recherche de ses expressions horlogères futures.
Le point culminant de la nouvelle collection ovale est indéniablement la complication Pantographe avec la danse subtile des aiguilles au gré du temps. Ces dernières sont dites « pantographes » car elles obéissent au principe de l’instrument dont elles tiennent leur nom, c’est à dire la multiplication d’une longueur par un facteur donné pour atteindre une échelle de taille plus grande ou plus petite.
Concrètement, une came au centre du mouvement détermine une certaine longueur, laquelle est ensuite répliquée un nombre X de fois sur l’ensemble de l’aiguille. En d’autres termes, c’est la mesure de cette came centrale qui donne les informations de déploiement de l’aiguille et qui la module au fil de sa course autour du cadran.
Cette trajectoire et son élongation ont été soigneusement étudiées pour que l’ellipse décrite par les aiguilles soit harmonieuse et parfaite. Grâce à une simulation informatique, l’on s’est également assuré que l’aiguille des minutes ne soit jamais aussi rétractée que celle des heures – c’est à dire que l’on ne puisse pas confondre 12h15 avec 3h00 par exemple.
Malgré les attentes, le principal défi de cette pièce d’exception n’est pas la complication horlogère en elle même, mais réside plutôt dans la découpe et surtout l’assemblage des aiguilles télescopiques. Après avoir envisagé plusieurs techniques différentes, les horlogers de Parmigiani Fleurier optent pour une technologie de pointe pour tailler les fins segments de titane qui composent les aiguilles. Il s’agit d’un découpage au laser de dernière génération fonctionnant à l’eau et à l’azote et garantissant une précision de 2 à 4 µm. Il a fallu une année de tests menés à l’école polytechnique de Lausanne pour aboutir à la finesse voulue.
Ceci nous mène à l’étape de l’assemblage où cet environnement excessivement hi-tech s’efface pour laisser place à la main humaine. En effet, la précision des machines, si parfaite soit-elle, ne remplace jamais l’œil et le geste de l’horloger dans les étapes cruciales. Et lorsqu’il s’agit de river les différents segments de titane entre eux, c’est une affaire de toucher et d’oreille. Il faut saisir au fil des percussions, le moment où le rivet se déforme – entendre ce « tac » particulier de la matière qui subit une altération pour cesser précisément son travail. A la fin de l’opération, les segments en titane doivent coulisser entre eux de façon complètement libre, mais sans le moindre jeu. C’est donc un équilibre extrêmement sensible que les horlogers doivent trouver à chaque intersection de la structure pour garantir le bon fonctionnement de l’ensemble.
La nouvelle collection ovale de Parmigiani Fleurier se décline sous plusieurs modèles différents mais tous possèdent cette carrure singulière de forme elliptique en tant qu’élément fédérateur.
Michel Parmigiani et son équipe ont livré une importante recherche afin d’arriver à la forme ovale la plus aboutie en termes d’harmonie des proportions et d’ergonomie. Le défi principal de cette quête a consisté à apporter une consonance masculine à ce produit tout en courbes et en arrondis, évoquant la féminité. Or la collection ovale est parfaitement équilibrée du point de vue des genres et c’est le fait de plusieurs décisions esthétiques déterminantes.
Tout d’abord, le choix de l’ovale. Il a été décidé de se détourner de l’ellipse pure et glisser vers la forme en anse de panier,c’est-à à-dire gonfler l’ovale sur sa diagonale afin de lui conférer une dimension plus masculine.
Ensuite, il s’est agit de trouver une proportion idéale entre la carrure et la lunette afin d’affiner le profil relativement épais de la montre. Pour ce faire, l’on a cherché une ligne séparatrice des deux éléments qui soit à une hauteur suffisamment définie pour créer une impression de finesse et casser les arrondis.
Enfin, le produit a gagné un aspect acéré et pointu grâce à l’anglage systématique de ses surfaces. Le fait de chanfreiner les volumes apporte des angles à la pièce, ajoute des droites là où il y avait des arrondis. Il en résulte un aspect affûté et tranchant par les jeux de lumière ainsi créés – un aspect résolument masculin en dépit des courbes.
On retrouve donc ici la même logique qui avait guidé la recherche esthétique autour de la Bugatti Super Sport. Un produit essentiellement rond lui aussi, auquel on avait ajouté des droites et des angles pour obtenir un jeu de lumière affinant le produit et pour gagner un effet général de nervosité, une dimension masculine.
Le design de la collection ovale est donc un jonglage délicat de courbes et de droites – à l’image des aiguilles du pantographe – pour atteindre cet équilibre magnifique des genres et cette élégance qui se nomme d’elle même.
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