De passage à Paris le 17 avril dernier, c’est dans le cadre de l’Ekso Watches Gallery que le créateur horloger Andreas Strehler a pris le temps de rencontrer quelques amateurs passionnés à l’occasion de la présentation et de la dédicace de son livre.
Ce moment privilégié organisé par Ekaterina Sotnikova en compagnie du lauréat du Prix Gaïa 2013 nous a permis de revisiter, au fil des pages de cet ouvrage et des échanges qui ont suivi, le parcours personnel et professionnel de cet horloger hors du commun.
Publié en ce tout début d’année 2015, le livre co-écrit par Michael Philip Horlbeck et Alexander Krausz colle à l’actualité récente d’Andreas puisqu’il intègre sa toute dernière création, la «Papillon d’Or», en place de choix sur la couverture mais aussi avec de nombreux détails techniques et de superbes photographies dans le corps du texte.
C’est d’ailleurs l’une des forces de cet ouvrage de n’être surtout pas qu’un beau livre d’images horlogères mais de vraiment nous entraîner dans le cœur de la conception et de la mise en œuvre de ces «mouvements minimalistes conçus comme de véritables organismes vivants» à travers l’évocation de l’apprentissage puis des innovations du créateur en passant par ses contributions pour H. Moser, Harry Winston ou Les Maîtres du Temps.
Témoin cette explication approfondie du fonctionnement du Remontoir d’Egalité, schéma à l’appui intégré à l’origine au modèle Sauterelle.
C’est un plaisir pour l’amateur d’accompagner Andreas dans la manière dont il a imaginé et réalisé ensuite à la perfection toutes ces petites complications qui en font le «Watchmaker for the Few». Précisons cependant que le texte est en anglais (ou en allemand) et que le niveau technique en est assez élevé.
Mais quel régal d’avoir ainsi l’impression d’entrer de plain-pied dans l’intimité d’un génie contemporain, de ses références, du développement de ses idées et de ses réalisations. En phase avec son temps et les technologies les plus évoluées mais aussi enraciné dans l’histoire de son art, Andreas Strehler est sans conteste un humaniste à l’image des génies de la Renaissance, la pudeur et la modestie en prime.
Fort de son talent incontestable, il s’amuse avec une touche d’humour à jouer avec les codes lorsqu’il décroche en passant un “Guinness World Record” dûment homologué pour la précision de sa «Sauterelle à lune perpétuelle».
Une pièce présentée avec son certificat dans les vitrines d’Ekso Watches et que nous avons pu découvrir à cette occasion dans un nouveau cadran en argent mat.
Les discussions ont ainsi continué autour du mécanisme d’engrenages novateur qui a permis cette prouesse et dont le plan figure aussi dans le livre.
Puis nous avons repris notre parcours entomologique avec quelques anecdotes sur l’apparition surprise du Papillon d’Or au moment du dessin des ponts du modèle désormais éponyme …
… ou un retour sur le mécanisme de la Sauterelle
Ces deux bonnes heures passées ensemble en petit comité ont tenu les participants en haleine. La concentration se lisait d’ailleurs sur les visages attentifs.
Nous avions déjà eu le plaisir d’échanger avec Andreas moins d’un mois auparavant à Baselworld. L’occasion de constater alors dans le contexte moins intimiste d’un grand salon horloger à quel point sa personnalité et sa gentillesse lui permettent de se mettre au niveau de ses interlocuteurs.
Ici en l’occurrence quelques élèves d’un MBA de l’Institut Supérieur de Gemmologie de Paris pour lesquels c’était la première rencontre avec Andreas. Ils ont eu droit à une présentation cordiale et néanmoins magistrale qui restera avec certitude gravée dans leur mémoire en vue de leur futur métier.
La maquette du Remontoir d’Egalité de la Sauterelle a encore plus servi que de coutume pour toucher du doigt la subtilité des mécanismes imaginés par Andreas.
Puis chacune des jeunes femmes présentes (qui a dit que les femmes ne s’intéressent pas aux montres mécaniques ?) a pu observer de près et même passer au poignet cette petite bête sans qu’elle s’échappe d’un bond espiègle dans la nature !
Les derniers modèles conçus par le créateur de Sirnach ont pris aussi une belle part de l’attention des visiteurs, comme ici la «Sauterelle à Lune (quasi) Perpétuelle».
Ou bien sûr sa dernière-née Papillon d’Or, véritable petit bijou d’art mécanique.
Avec au verso l’indication de la réserve de marche positionnée directement sur le coq de balancier et réalisée au moyen d’un micro-différentiel spécialement étudié pour traduire l’énergie résiduelle du mouvement en équivalent angulaire.
Mais il est pour une fois exclu d’entrer ici plus en détail dans le fonctionnement de ces merveilleux modèles puisque vous en trouverez toutes les explications nécessaires dans ce très beau livre que vous pouvez désormais acheter, vous faire offrir ou vous faire prêter !
Voici cependant pour le plaisir des yeux quelques jolis clichés originaux réalisés sans aucune retouche par notre photographe DJin sur les montres de l’EksoWatches Gallery d’Ekaterina que nous remercions encore beaucoup pour sa disponibilité et son autorisation.
Sauterelle à Lune Perpétuelle
Avec sa couronne de «Championne du Monde» …
Et son rendu au poignet
Papillon d’Or
Lune Perpétuelle et Papillon d’Or ensemble
Grand merci à Andreas pour son amitié et le bonheur qu’il procure aux amateurs émerveillés que nous sommes ! Pour plus d’informations et outre le livre présenté, allez visiter son site Andreas Strehler. Il vous donnera forcément envie d’en découvrir encore plus.
Pour Passion Horlogère : Rédaction Luc J. / Photographies DJin et PH
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