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[b]Nienaber Bünde[/b]
[b]The « ANTERO » aka « La Puriste »[/b]
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Avertissement
Certaines descriptions et explications présentes dans cette revue ont été directement prises sur le site de Rainer Nienaber, avec leur aimable autorisation et quelques fois un peu modifiées par mes soins pour s’adapter à la revue. Ces passages seront indiqués en italique. Merci à Rainer.
Présentation
L’ANTERO fait partie des montres élaborées par Rainer Nienaber sous sa marque Nienaber Uhren à Bünde. Commencée en 1982 dans le but de restaurer et réparer des montres, l’aventure de Rainer Nienaber se transforme en conception et fabrication de garde-temps. Les complications dites rétrogrades et antérogrades sont régulièrement présentes dans leurs créations. L’ANTERO dite « La Puriste » tire son nom de sa fonction antérograde.
Cette montre originale est inspirée du compte-tours de voitures anciennes où seule une aiguille indiquait l’heure. La précision de l’ANTERO est d’environ 5 minutes. La petite seconde à 9h sert de témoin de fonctionnement. L’aiguille principale des heures/minutes saute au-dessus de la petite seconde à 9h afin de ne pas cacher l’indication des secondes. Cette fonction de sauter une partie de l’échelle pour ne pas dissimuler la petite seconde est dite antérograde (voir plus loin une description plus précise de cette fonction). Le design du cadran et des aiguilles s’inspire d’un instrument de mesures techniques des années 40.Un mouvement à remontage manuel de type ETA/Unitas 6497 doté d’une réserve de marche de plus de 40 heures assure le bon fonctionnement de ce garde-temps original. Il est bien entendu modifié pour la fonction antérograde. Le boîtier en acier fin de 42 mm a une épaisseur de 12mm et est doté de deux verres saphir. Celui du dessus est traité antireflets.
La fonction antérograde
Antérograde signifie « qui se déplace en avant », le terme pouvant être utilisé aussi bien dans un concept spatial que temporel. En médecine, on parle d’« amnésie antérograde » lorsqu’un sujet a oublié une partie ou la totalité des évènements qui se sont déroulés après une certaine date.Sur une montre à affichage antérograde, l’aiguille ne parcourt qu’un arc ou un segment de cercle. Elle saute une partie de l’échelle, pour ne pas dissimuler certaines parties du cadran par exemple.
Dans le cas d’un mécanisme antérograde comme dans celui d’un mécanisme rétrograde, un ressort se tend pendant que l’aiguille effectue ce parcours. Il bloque le rouage et fait que l’engrenage va dans le sens inverse de la rotation. Le ressort doit passer de la position TENSION à la position PRESSION au bon moment afin de provoquer à temps le saut en avant de l’aiguille. L’engrenage se fait alors dans le même sens de rotation et le ressort supplémentaire doit d’abord revenir à la position PRESSION. Cette phase se déroule pendant l’heure qui suit le saut de l’aiguille. Avec l’affichage antérograde, l’aiguille des heures décrit en une heure un arc de cercle de 26°. Mais pendant la première heure de fonctionnement après le saut, elle effectue un parcours de 23°, soit la distance dont le ressort a besoin pour passer de la position PRESSION à la position TENSION.
Personnalisation
Une des particularités de Rainer Nienaber, est de permettre une certaine personnalisation de son « ANTERO ». Il est possible de choisir une lunette « crantée » ainsi qu’une couronne « oignon ». Pour ma part, après quelques essayages photographiques envoyés par Rainer, je suis resté sur la configuration de base de l’ANTERO.
La boite et les goodies
A la réception du colis, on découvre une très belle boite en bois dans sa sur-boite ainsi que 3 goodies : 2 chiffonnettes en microfibre ainsi qu’une attache orange fluo.
Vue d’ensemble
Différentes vues de l’ANTERO ». On remarquera particulièrement l’importante ouverture du cadran, l’échelle gravée sur une plaque couleur aluminium et bien sûr, la graduation composée de deux 9. C’est la sobriété du cadran qui m’a tout de suite séduite chez l’ANTERO. Pour ma part, je retrouve dans la forme générale de l’ANTERO, ces vieux tensiomètres que l’on voit encore dans certaines brocantes. Place aux photos.
Les cornes
Les barrettes sont de type vissées. Ces vis, visibles des 2 côtés rajoutent encore à l’esprit rétro de la montre.
La couronne
Détails de la couronne avec le logo de Rainer Nienaber (R et N entremêlés). Elle n’est pas vissée.
Le cadran
C’est ce qui m’a percuté en premier lieu sur l’ANTERO. Comment le décrire … sobre, simple bref esthétiquement le mot qui m’est venu à l’esprit est « bauhaus ». La dualité apportée par la partie métallique supportant les index et l’échelle des heures/minutes me rappelle le code esthétique des années 30-40. Je me suis souvent surpris à regarder le cadran pour sa beauté, sans m’intéresser le moins du monde à l’heure qu’il était. Qu’on se le dise, « Ich liebe dieses Zifferblatt », on l’aura bien compris.
On voit particulièrement bien ici sur la gauche, la graduation qui s’arrête au niveau du 9 de bas de la petite seconde, pour reprendre sur le 9 du haut. C’est évidemment le lieu de la fonction antérograde.
Les index
Détails de la gravure des index et de l’échelle.
Les aiguilles
Les aiguilles ne sont pas visibles la nuit, mais j’adore leur côté brut qui fait qu’elles ressortent extrêmement bien du cadran.
J’aime le côté imposant de l’axe de l’aiguille principale.
Le mouvement
Comme indiqué précédemment, le mouvement est un Unitas 6497, valeur sûre de la montre mécanique manuelle. Il est donc modifié pour permettre la fonction antérograde. Celui de l’ANTERO est décoré de côtes de Genève sur les différents ponts.
Pour ma part, c’est mon premier mouvement manuel. C’était également un souhait fort de ma part. Je désirais éviter une masse oscillante qui me cacherait une partie du mouvement. On pourrait ergoter que ce n’est finalement qu’« un » Unitas. C’est vrai et archi-vrai, mais de mon point de vue, le choix de l’Unitas fait par Rainer Nienaber s’impose somme toute, comme une parfaite combinaison avec le design du boîtier et du cadran.
Mes deux regrets :
- l’absence de col de cygne et de graduation sur la raquette pour le côté esthétique,
- la modification de la fonction antérograde malheureusement pas visible.
La boucle déployante
Mon choix s’est porté sur une boucle déployante double gravée. L’ouverture et la fermeture sont aisées. Seul bémol, elle est relativement épaisse et peut quelquefois gêner lorsque l’on pose le poignet sur une table par exemple. L’option par défaut est une boucle ardillon.
Performance
La boutique Misterchrono à Paris propose de tester gratuitement la chronométrie de ses montres. Voici le résultat pour l’ANTERO : +5,5s par jour.
Impressions au porté
On l’aura bien compris, j’adore le design de l’ANTERO et sa fonction antérograde en fait une montre tout à fait particulière à mes yeux. Ces 2 points en plus de la présence d’une seule aiguille font que les personnes que vous côtoyez ne restent pas indifférentes face à l’ANTERO et il faut vous attendre à quelques regards interrogateurs, voire circonspects. Vous pouvez faire l’objet de nombreuses questions à propos de cet objet hors du commun. Certains pourront regretter sa précision à 5 minutes, mais c’est justement une chose que j’apprécie. L’ANTERO au poignet, je me suis même vu gérer le temps au ¼ d’heure et franchement … j’adore !
L’ANTERO est très confortable, à l’exception peut-être de la boucle déployante qui pourrait être moins épaisse fermée. Je ne pense pas que l’on ait ce petit désagrément avec la boucle ardillon. Même si l’épaisseur de l’ANTERO m’a surpris au départ, je m’y suis très facilement habitué et finalement, cela va avec l’esprit de la montre. Par contre cette épaisseur empêche à mon avis son utilisation avec des boutons de manchette, et peut gêner avec des chemises pour ceux qui n’aiment pas les montres sur l’articulation du poignet. Au final, une montre au design et au caractère typés, avec une complication qui n’est pas commune, agréable au porté. Très jolie montre de la part de Rainer Nienaber.
Christophe B., alias Hieraklion, Membre de Passion Horlogère
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